Proposition alternative du
Die Republikaner
im Landtag von Baden-Württemberg
Index
Thèses de Stuttgart du 6 mai 1997
Proposition alternative du groupe parlementaire Die Republikaner
dans le Landtag du Baden-Wurttemberg
En cas de doute, le texte allemand fait foi
- 1-
Remarque préliminaire
A la conférence du Landtag du Baden-Wurttemberg (parlement régional)
en collaboration avec le Centre Européen pour la recherche du fédéralisme
Tübingen et le Forum pour l’Europe du Landtag du Baden-Wurttemberg
du 5 au 7 mai 1997, on a adopté les “thèses de Stuttgart”
en tant que résultat de cette conférence portant sur le thème
du “rôle des parlements des Länder et des assemblées
regionales de l'Union Européenne dans la politique européenne”.
Le groupe parlementaire des républicains fut le seul groupe parlementaire
à s’abstenir, et ceci pour trois raisons:
Wolf Krisch MdL / Dr. Peter Linder Conseiller parlementaire
2.
Thèses de Stuttgart
Proposition alternative du groupe parlementaire Die Republikaner
dans le Landtag du Baden-Wurttemberg
A la conférence de Turin en mars 1996, le Conseil européen des chefs d’état et de gouvernement a décidé de mettre en place une conférence intergouvernementale permanente. Une des missions de cet organisme est d’élaborer des propositions pour une réforme institutionnelle de l’Union, en particulier vu l’élargissement récent de l’Union à 15 membres et la suite à donner aux autres demandes d’adhésion.
Les structures des institutions et le processus de règlement
de la procédure de l’Union étaient, à l’époque,
conçues sur mesure pour la communauté fondatrice des Six
et peuvent à peine faire face aux défis actuels.
Ainsi, il semble opportun d’adapter les structures actuelles aux nouvelles
exigences et, ce faisant, de renforcer de façon significative les
intérêts institutionnels des Länder et des régions
dans les différents États.
La participation formelle des Länder et des régions, mais
aussi des communes, dans le processus de prise de décision européen
peut déjà se déduire du fait que les Länder et
les communes en Allemagne sont obligées d’apporter une contribution
décisive à la satisfaction des critères de convergence.
Avec la structure actuelle, on ne peut pas parvenir à une participation
des Länder ou des régions et des communes au processus de prise
de décision européen. Les structures européennes
doivent s’ouvrir à une participation plus étendue des Länder
à la législation de l’UE.
Si la participation doit impliquer plus que de simples droits d’information
et de communication ou qu’une présence à des comités
consultatifs et si son but est d’éviter des évolutions centralistes
erronées, alors il est absolument nécessaire que des corrections
et une restructuration du pouvoir décisionnel des institutions européennes
soient entreprises. Ils doivent aussi porter sur une stricte séparation
des pouvoirs législatif et exécutif.
Ceci ne peut se faire qu’à l’aide d’une politique européenne
fondée sur les États nationaux. Les présentes
thèses font des propositions à ce sujet.
Les domaines politiques sont intimement liés à cette structure
de décision au sein des institutions.
Il faut constater que c’est précisément dans les domaines
politiques qui sont, en Allemagne, du ressort des Länder que la fureur
réglementaire de Bruxelles fait particulièrement rage. D’autre
part, on remarque qu’il y a une certaine surréglementation
de la part de l’UE dans des domaines tels que la politique industrielle
et régionale alors que dans d’autres domaines, on assiste à
des déficits massifs. Ceux-ci deviennent particulièrement
évidents dans le domaine de la politique de concurrence et dans
l’ensemble de la politique intérieure et la politique de droit.
Les résultats de la conférence intergouvernementale,
préparés par le groupe de réflexion, sont donc d’une
extrême importance pour la future place et la participation des parlements
des Länder et des régions, ainsi que des communes, aux questions
concernant l’intégration européenne.
-3-
Thèses sur la réforme institutionnelle
3.2
Afin de renforcer les éléments décentralisateurs
et régionaux dans la communauté et afin de permettre au principe
de subsidiarité de s’imposer, il faudra procéder à
la création d’une deuxième chambre composée de membres
des parlements nationaux. La deuxième chambre aura la tâche
d’établir l’équilibre institutionnel au sein des institutions
de l’UE et de maintenir ainsi l’équilibre du pouvoir entre les participants
à la prise de décision. D’autre part, la deuxième
chambre repose sur la vision de construire l’Europe “de la base”.
Pour réaliser cette idée, la deuxième chambre,
encore à créer, devra avoir des droits très étendus.
Elle devra en particulier avoir le monopole d’initiative dans le domaine
législatif. Les parlements nationaux comprennent les représentants
parlementaires de toutes les corporations territoriales.
La mise en place d’une deuxième chambre avec l’élément d’une chambre régionale est donc tout particulièrement dans l’intérêt de ceux qui souhaitent voir renforcée la position des Länder ou des régions et des communes dans l’UE. Afin d’épuiser à fond les potentiels d’initiative nationaux, le nombre des députés envoyés comme représentants dans cette chambre sera en rapport avec le nombre d’habitants du pays de ces députés. Le nombre des députés devra être limité à 300.
3.3
Le Parlement européen devra conserver sa place actuelle et la
consolider. Le nombre des membres du Parlement ne devra pas dépasser
650, même en cas d’élargissement de la communauté.
Il faudra envisager d’étendre le domaine d’application du processus
de co-décision ou de l’appliquer à tous les cas où
le Conseil décide à la majorité qualifiée.
Il semble également utile d’étendre l’obligation d’obtenir
l’approbation du Parlement (droit de veto) aux modifications des traités
communautaires ainsi qu’aux décisions concernant les ressources
financières mises à la disposition de la communauté.
En plus, il faudra donner des droits d’information, de communication
et de consultation aux Länder et aux régions dans l’ensemble
des comités du Parlement. Ces droits devront être permanents
et étendus.
Dans le Comité des régions où les possibilités
de participation des corporations territoriales se manifestent le plus,
il faudra redéfinir le nombre de sièges des représentants
des Länder par rapport à ceux des représentants des
communes et favoriser ainsi les communes afin qu’elles soient mieux représentées.
Par ailleurs, il faudra régler au sein du Comité des régions
qu’aucun représentant des gouvernements régionaux ne puisse
en faire partie mais seulement des élus régionaux,
légitimés par des votes.
3.4
La Commission européenne perdra son droit d’initiative en matière
d’actes juridiques. Par contre, on ne touchera pas à ses fonctions
exécutives et à ses fonctions de contrôle.
La séparation des pouvoirs législatif et exécutif
dans le processus de prise de décision européen avec pour
les parlements des Länder ou des régions la possibilité
de participation directe est une obligation lorsque l’on parle de démocratie.
L’étendue et la composition de la Commission est à limiter.
C’est pourquoi chaque pays, indépendamment de sa taille, n’enverra
qu’un seul membre à la Commission.
3.5
Pour continuer l’oeuvre d’intégration vers l’objectif qu’elle
s’est fixé, dans les conditions posées par l’élargissement
de l’Union aux pays de l’Europe orientale, il est nécessaire d’établir
la définition d’un catalogue de compétences pour L’Union
fixant le cadre des efforts entrepris en matière de politique d’intégration
et marquant en même temps les limites par rapport aux tâches
nationales et régionales. Ce catalogue des compétences doit
remplacer la “clause de complémentarité” selon § 235
TCE (Selbstergänzungsklausel).
Ainsi, les domaines d’action et de décision à l’échelon
des Länder, des régions et des communes seront-ils maintenus.
En même temps, cette façon d’agir augmentera l’acceptation
de l’UE dans tous les pays.
3.6
Le rôle du principe de subsidiarité dans le cadre de la
poursuite de la politique d’intégration doit rester très
important et être d’un intérêt élémentaire
pour les Länder, les régions et les communes. L’UE ne doit
pas s’approprier automatiquement les tâches qui peuvent fort bien
être réglées à l’échelon national et
régional.
L'érosion progressive des droits de souveraineté des
Länder ou des régions et des communes est donc à combattre
avec fermeté. Pour imposer efficacement ce principe, c’est en particulier
sa capacité à être obtenu par voie de justice qui est
à viser.
Dans ce contexte, le chemin à suivre serait de donner aux collectivités
à compétence territoriale le droit d’introduire une action
auprès de la Cour de justice européenne.
3.7
L’approfondissement et l’élargissement de l’Union européenne
ne sont pas contradictoires. C’est la raison pour laquelle des concepts
tels que l’intégration progressive ou une Europe “à deux
vitesses” dans la perspective des nations sont à refuser, car ceci
ne conduirait qu’à une nouvelle division de l’Europe.
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Thèses pour la réforme de certains domaines
d’action politiques
4.2
Les nécessités économiques et sociales dans les
différents pays de l’UE ne doivent pas être subordonnées
aux actions politiques dans le cadre de l’UEM car celles-ci ne sont suivies
que d’une course aux subventions et d’une série d’interventions,
ce qui touche directement aux domaines d’action politique des Länder,
des régions et des communes et limite les possibilités de
politique subsidiaire.
4.3
Dans beaucoup de cas, les critères d’adhésion à
l’union monétaire sont une entrave à la politique nationale
en matière d’emploi et d’affaires sociales. Le nombre de chômeurs
et de bénéficiaires d’aide sociale ne doit pas devenir la
masse de manoeuvre de l’union monétaire car l’Europe pourra devenir
synonyme de pauvreté et de destruction de l’édifice social
au lieu de prospérité. En outre, les conséquences
sociales d’une politique économique uniforme inadéquate pèsent
en premier lieu sur les Länder et les communes.
4.4
La capacité d’agir des parlements des Länder et des régions
devra être maintenue dans le cadre de l’intégration européenne,
en particulier dans le domaine d’une politique prévoyante et créatrice
concernant les régions et l’infrastructure, une politique qui, selon
la loi fondamentale allemande, est du ressort des Länder. Dans ce
sens, il faudra prévoir une limitation et une restriction des droits
de l’Union en ce qui concerne le contrôle des allocations. En particulier
la politique industrielle activée par la Commission a dans la plupart
des cas des conséquences assez contraires à une politique
structurelle régionale qui se veut subsidiaire. La restriction des
pouvoirs de décision à l’échelon européen dans
le domaine de la politique industrielle aurait un net avantage pour l’intégration.
4.5
Le marché intérieur, la mondialisation et la modification
des structures qui s’ensuit exigent une réglementation commune en
Europe en matière de concurrence. La politique européenne
menée dans le domaine de la concurrence ne doit pas commencer par
contrôler les aides allouées dans le cadre du développement
économique des régions mais par contrôler la fusion
d’unités de production et de commerce qui deviennent de plus en
plus puissantes. Pas seulement les consommateurs, mais aussi les entreprises
de taille moyenne doivent être protégées des effets
de la monopolisation de l’économie qui prend de plus en plus d’ampleur.
La réussite d’une politique régionale qui encourage tout
particulièrement la classe moyenne et l’industrie locale ne doit
pas être mise en danger par des entreprises qui concentrent
leur pouvoir de façon incontrôlée. Le fondement juridique
actuel du traité sur l’UE et le décret de contrôle
des fusions ne donnent pas les résultats escomptés.
A moyen terme, il faudra envisager un droit communautaire qui règle
la concurrence dans l’UE de manière restrictive.
On considère comme indispensable la création d’un office
des cartels indépendant, européen et libre de toute appartenance
politique.
4.6
La réorganisation des finances dans l’Union européenne
après 1999 devra maintenir les actuelles sources de revenus. Quant
à la base de calcul des cotisations, celles-ci seront proportionnelles
au PIB par habitant. Une autre répartition à l’intérieur
de la communauté est à éviter dans la perspective
des Länder, des régions et des communes. Le service des finances
de l’UE devra continuer à rendre possible une évolution différente
des Länder ou des régions, suivant leur destinée historique.
On refuse une ”taxe européenne” par habitant.
4.7
Dans les domaines politiques autres que la politique économique
et monétaire, les déficits d’action de l’UE sont très
grands, ce qui est un extrême préjudice pour les Länder,
les régions et les communes, en particulier dans le domaine d’une
politique commune et acceptable sur le plan de l’immigration et de la toxicomanie
et de sa mise en pratique. Les mesures non productives de la politique
intérieure et de la politique de droit, telles que l’accord de Schengen
sur la suppression des contrôles aux frontières communes,
doivent être soumises à un jugement critique.
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Conclusion
Wolf Krisch MdL
Fraktion Die Republikaner
Landtag von Baden-Württemberg